Perte de la santé et deuil

Dans le cadre de ma pratique, je rencontre des gens qui, suite à un accident ou l’apparition d’un problème de santé,  se retrouvent en invalidité prolongée. Évidemment, personne ne cherche volontairement à perdre la santé et son revenu mais une perte est une perte. Perdre la santé est l’équivalent de n’importe quelle autre perte significative dans la vie d’une personne et une perte entraîne un deuil.

Les étapes du deuil – telles que décrites par Elizabeth Kubler Ross – s’appliquent complètement lorsque l’on perd la santé:

  • Déni, Choc, Isolement

  • Colère

  • Négociation

  • Dépression

  • Acceptation

Voici des exemples pour comprendre le lien entre le deuil et un enjeu de santé.

Déni, Choc, Isolement

La première réaction à l’annonce d’un problème de santé est de nier la réalité de la situation. C’est une réaction normale afin de rationaliser les émotions accablantes. C’est un mécanisme de défense qui tamponne le choc immédiat. Nous bloquons les mots et nous nous cachons des faits. Il s’agit d’une solution temporaire qui nous porte à travers la première vague de douleur. La réalité du problème de santé n’a pas encore été acceptée. On se sent étourdi et désorienté comme si tout est irréel.

À quoi cela ressemble?

« Je me sens non conscient et non concerne. »

« Ma santé est parfaite ». Et ce, malgré le fait que votre médecin vous ait dit par exemple:

  • Votre niveau élevé de stress peut entraîner un problème d’anxiété ou de dépression;

  • Votre niveau élevé de cholestérol peut entraîner une crise cardiaque;

  • Vos problèmes actuels vous empêchent de poursuivre au même rythme, vous aller frapper un mur et il sera plus difficile de surmonter votre problème de santé.

Vous êtes en déni.

Colère

A mesure que que les effets de masquage du déni et de l’isolement s’estompent, la réalité et la douleur réapparaissent. Nous ne sommes pas prêts. L’émotion intense est déviée de notre vulnérabilité et, elle est plutôt redirigée et exprimée comme de la colère. La colère peut être dirigée vers des objets inanimés, des étrangers, des amis ou de la famille. Rationnellement, nous savons qu’ils ne sont pas à blâmer. Émotionnellement, cependant, nous pouvons leur en vouloir de nous causer cette douleur. Nous nous sentons coupables d’être en colère, et cela nous rend encore plus en colère.

À quoi cela ressemble?

« Je sais que je dois perdre du poids mais c’est quelque chose que je ne peut faire maintenant. »

« Je sais que je dois ralentir et prendre soin de moi, mais je ne peux laisser tomber mon patron et mon équipe. »

« Je sais que je dois gérer mon stress mais je n’ai pas le temps maintenant. »

Négociation

La réaction normale à des sentiments d’impuissance et de vulnérabilité est souvent un besoin de reprendre le contrôle. Si seulement nous avions demandé des soins de santé/mieux-être plus tôt. Nous demandons souvent de l’aide provenant d’une source externe (par exemple médecin, Dieu, Ange, …) pour nous guérir.

À quoi cela ressemble?

« J’ai décidé d’arrêter de consommer. »

« J’ai décidé de prendre les médicaments. »

« J’ai décidé de modifier mes habitudes de vie pour mieux gérer mon stress et sortir de ma dépression. »

Dépression

Elle se produit en réaction au changement de la vie créé par la perte. Nous nous sentons profondément triste, sans espoir, épuisés et sans défense. La tristesse et le regret prédominent. Nous nous soucions du coût du traitement et l’effet que la maladie aura sur nos vies et ceux que nous aimons.

À quoi cela ressemble?

« Je me suis levé deux fois à 8h et me suis couché à 22h pour reprendre une routine. »

Acceptation

Elle vient quand les changements apportés sur nous suivant la perte sont stabilisés dans un nouveau style de vie. C’est le moment d’intégrer de nouvelles informations dans un mode de vie ou d’une manière d’être au monde qui fonctionne bien pour soi.

À quoi cela ressemble?

« J’ai une nouvelle image de moi. »

Bref, en prenant conscience de vos comportements et vos attitudes, vous évoluerez a travers ces stades et serez plus disposes a devenir responsable et entreprendre les changements dans votre vie.

Rappelez-vous que malgré un problème de santé nous pouvons vivre une vie centrée sur le mieux-être.

Rappelez-vous également que le mieux-être débute bien avant l’apparition d’un problème de santé.

« La vie, c’est comme une bicyclette, il faut avancer pour ne pas perdre l’équilibre. » – Albert Einstein